Le port de Tuléar est situé tout au bout de l’avenue de France. Il faut suivre une digue artificielle, qui divise la rade, pour atteindre le port.
J’ai du chercher à droite à gauche pour obtenir l’autorisation d’accéder au bout de la digue.
C’est un endroit gardé, avec un premier contrôle de police avant la digue d’accès, et un autre situé à l’entrée du site. Inaccessible sans autorisation au commun des mortels, le port ne recèle pourtant pas de grand trésor.
Et là, en ce jour de décembre 2014, aucun cargo n’est visible. Seules trois embarcations, visiblement fatiguées, semblent scotchées pour l’éternité à ce quai robuste et sécurisant. Un vieux remorqueur, un boutre malgache et un ancien bateau de pêche plutôt défraîchi.
Les infrastructures portuaires sont composées de hangars de stockage, et d’autres bâtiments de sociétés, dont certains administratifs. Rien d’exotique ni de remarquable, c’est un petit port fonctionnel, et les nombreux containers stockés les uns sur les autres, partout sur le mole, attestent de son activité.
Un transporteur, volumineux et pétaradant, semble jouer avec les containers, et les change de place avec une facilité déconcertante comme s’il s’agissait de fétus de paille… ailleurs, une escouade d’hommes enfarinés charge manuellement des camions. Le port est peu animé, et semble tourner au ralenti. Plus loin un employé balayeur me demande de le photographier. Il est volubile, me raconte sa vie, et sa fierté de travailler ici.
Le port de Tuléar est un espace marchand, sans âme, ni aventure. Le spectacle est autre part, dans la rade, et je décide de quitter les lieux.
Mais pour avoir pris ces photos, il faudra que je réponde de ces actes extrêmement délictueux à trois représentants de l’ordre, soupçonneux, parfaitement désagréables, et prêts à tout pour obtenir de quoi étancher leur soif. Ils m’ont fait marrer, car j’ai vu d’autres touristes passer sans être inquiétés. Du coup je me sens d’humeur rebelle, je garde le cap, et reste rigolard mais ferme!